Austral après 1935
Bien que la "Société Nouvelle de véhicules Industriels Austral" ait fermé ses portes en 1935, l'histoire de la marque ne s'arrête pas là. Après un intervalle de quinze ans et une guerre dévastatrice, nous retrouvons la marque Austral en Normandie: une publicité, qui date de 1950, nous apprend que des cycles Austral sont maintenant produits à Caen par Marcel Coadou.
Pour comprendre le contexte de ce fait curieux, nous devons brièvement retourner aux années 1920 (cf. "histoire"): entre 1921 et 1922, lors de sa nomination comme directeur d'Austral, Louis Ruffin avait apparemment passé la fabrication des cycles Essor dont il était le constructeur jusque-là à Marcel Coadou de Caen, qui apparaît comme "constructeur bien connu des cycles Essor" dans des articles de presse à partir de 1923. (Vers un de ces articles). Le local de Ruffin au 68, rue de la République à Puteaux devenait ensuite le siège d'Austral, alors que les ateliers d'Essor déménageaient à Caen. Le constructeur en était maintenant Marcel Coadou, et les Établissements Essor se trouvaient d'abord aux premiers ateliers de celui-ci au 83, rue St.-Martin.
Marcel Coadou, directeur des Éts. Essor, Caen. En-tête de lettre, vers 1921
En 1923 l'entreprise déménagait à la rue de Vaucelles, et en 1928 Coadou transfert les ateliers au 7, rue de l'Arquette, au local mentionné dans la publicité Austral de 1950.
Marcel Coadou, Ets. Essor, Caen. En-tête 1923.
En 1935, Coadou avait apparemment transmis la marque Essor à un nouveau propriétaire, qui à son tour transférait le siège à Sully-sur-Loire, alors que Coadou s'était tourné vers les cycles "La Perle", dont il était concessionnaire entre 1935 et 1937.
Puis, à partir de 1937 environ, il y avait dans la rue de l'Arquette un atelier de polissage, chromage et nickelage, dont le propriétaire s'appelait Jacqueline. Il s'agissait sans doute d'un membre de la famille de la femme de Coadou, Suzanne Jacqueline, car en 1942 Marcel Coadou lui-même figure comme propriétaire de cette entreprise dans des publicités.
Marcel Coadou est né le 14 avril 1895 à Bégard (Côtes du Nord), fils du jardinier Yves Marie Coadou et de sa femme Marie Yvonne Le Calvez. Il était mécanicien pour cycles de profession et son premier atelier se trouvait au nº 83 rue Saint-Martin à Caen.
Le 30 avril 1920, il épouse Suzanne Léonie Josephine Jacqueline (*12 oct 1895) qui habite nº 96, rue Saint-Martin, l'adresse qui sera le domicile de la famille Coadou pendant plus que 30 ans. Ils ont eu deux enfants, une fille, Yvonne (*9 juillet 1924) et un fils, Pierre (*20 juin 1926), qui a fait partie d'un groupe de jeunes résistants en 1940, à l'âge de 14 ans, avec d'autres élèves de son lycée. Capturé en octobre 1941, puis déporté en février 1942 en Allemagne, Pierre parvenait à s'évader en avril 1945 et regagnait la France.
Marcel Coadou est décédé le 13 février 1954 à Caen.
(Note: Il ne faut pas confondre "notre" Marcel avec l'aviateur breton du même nom, né à Saint-Brieuc le 7/2/1897 et décédé à Fréjus le 22/10/1985).
Le 30 avril 1920, il épouse Suzanne Léonie Josephine Jacqueline (*12 oct 1895) qui habite nº 96, rue Saint-Martin, l'adresse qui sera le domicile de la famille Coadou pendant plus que 30 ans. Ils ont eu deux enfants, une fille, Yvonne (*9 juillet 1924) et un fils, Pierre (*20 juin 1926), qui a fait partie d'un groupe de jeunes résistants en 1940, à l'âge de 14 ans, avec d'autres élèves de son lycée. Capturé en octobre 1941, puis déporté en février 1942 en Allemagne, Pierre parvenait à s'évader en avril 1945 et regagnait la France.
Marcel Coadou est décédé le 13 février 1954 à Caen.
(Note: Il ne faut pas confondre "notre" Marcel avec l'aviateur breton du même nom, né à Saint-Brieuc le 7/2/1897 et décédé à Fréjus le 22/10/1985).
Quand et comment Coadou est devenu le constructeur des cycles Austral et le titulaire de la marque, n'est pas connu. Cependant, le vélo de course dans la collection de l'auteur (ci-dessous) provient de Caen et a été acheté neuf en 1947. Cela indique que l'entreprise fut établie juste après la guerre. De plus, la publicité de 1950 (en haut de la page), laisse supposer que cette année-là l'entreprise avait déjà du succès, car Coadou cherche des agents.
Il y avait même une équipe cycliste en 1954, dont le coureur auxerrois Jean Tissier (*5 septembre 1920, +27 août 1992) faisait partie.
Les cycles de l'époque après 1935 sont dotés d'une plaque de cadre modernisée (ci-contre, à droite), qui montre toujours le soleil levant et le nom "Austral", mais qui est maintenant fabriquée en tôle au lieu d'être faite en laiton. La majeure partie en est décorée en gravure chimique (nom, bordure et mer), à l'exception du soleil et de ses rayons, qui sont gravés, et du ciel, qui est peint en bleu.
On remarquera l'indication "Marque Déposée", ce qui indique que Coadou était probablement le titulaire de la marque. Au plus tard à partir de 1948, après la mort de l'ancien détenteur des droits, Édouard Cheilus et de sa femme, les droits ont dû être transférés à quelqu'un d'autre. Soulignons en outre le fait que Coadou figure sur la publicité en haut de la page comme constructeur. En tant que tel, il doit avoir fabriqué aussi ses propres cadres y compris peut-être le cadre du cyclomoteur ci-dessous.
Il y avait même une équipe cycliste en 1954, dont le coureur auxerrois Jean Tissier (*5 septembre 1920, +27 août 1992) faisait partie.
Les cycles de l'époque après 1935 sont dotés d'une plaque de cadre modernisée (ci-contre, à droite), qui montre toujours le soleil levant et le nom "Austral", mais qui est maintenant fabriquée en tôle au lieu d'être faite en laiton. La majeure partie en est décorée en gravure chimique (nom, bordure et mer), à l'exception du soleil et de ses rayons, qui sont gravés, et du ciel, qui est peint en bleu.
On remarquera l'indication "Marque Déposée", ce qui indique que Coadou était probablement le titulaire de la marque. Au plus tard à partir de 1948, après la mort de l'ancien détenteur des droits, Édouard Cheilus et de sa femme, les droits ont dû être transférés à quelqu'un d'autre. Soulignons en outre le fait que Coadou figure sur la publicité en haut de la page comme constructeur. En tant que tel, il doit avoir fabriqué aussi ses propres cadres y compris peut-être le cadre du cyclomoteur ci-dessous.
Les produits connus de la fabrication caennaise
Marcel Codaou produisait dans ses ateliers dans la rue de l'Arquette des bicyclettes de tous types et des cyclomoteurs. La gamme de bicyclettes comprenait des vélos de course, des tandems, des vélos à cadre renforcé dit "vélo porteur" pour la livraison de marchandises ou pour les facteurs ainsi que des bicyclettes pour hommes et dames, ces dernières à cadre torpille ou "anglais" ou à cadre berceau.
Pour voir les survivants connus, consultez le "Recensement".
Pour en savoir plus sur les vélos de la marque en général, lire le chapitre "Les bicyclettes Austral".
Pour voir les survivants connus, consultez le "Recensement".
Pour en savoir plus sur les vélos de la marque en général, lire le chapitre "Les bicyclettes Austral".
La bicyclette porteur et la bicyclette touriste à cadre berceau (ci-dessous) ont émergé dans des annonces de vente sur internet il y a plusieurs années. Le vélo porteur est muni d'un fort frein avant à tambour (ci-contre, à gauche) et d'un frein à rétropédalage ainsi que d'un cadre renforcé. Le grand carter de chaîne et les larges garde-boues sont emblématiques pour ce type de vélo.
La bicyclette dames a un cadre berceau, dont le tube diagonal dédoublé passe de part et d'autre du tube de selle. À l'origine, le vélo était équipé d'un dérailleur Simplex qui manque malheureusement. Toutefois, on aperçoit la patte monobloc arrière qui ressemble exactement celle du vélo de course ci-dessus (à droite).
Bicyclette porteur et bicyclette pour dames de la marque Austral / Coadou des années 1940/1950
Le cyclomoteur Austral à moteur Le Poulain dont nous parlons en détail dans le chapitre
"Cyclomoteur Austral".
"Cyclomoteur Austral".