Les Bicyclettes Austral
Sommaire du chapitre: (cliquez sur les sections pour vous déplacer)
Le Sport
Un peu de technique:
Jantes et pneus — Changements de vitesses — Cadre — Suspension — Moyeu — Moteur auxiliaire
Survivants
Plaques de cadre
Concessionnaires, commerce et publicité
Annexe: À ne pas confondre: Une marque "Austral" australienne
Sous la gestion d'Habert et Cie, Austral commençait au plus tard à partir de 1907 à produire aussi des bicyclettes.
Toutefois, les premiers vélos que nous connaissons datent de 1912.
Un magnifique catalogue de 1912, dont nous devons la connaissance à François Le Grand, petit-fils de Joseph Bernadou-Dacier, le directeur de l'Austral à partir de 1912, nous montre la diversité des premiers modèles de vélos. Les types qui étaient devenus courants au fil des années existaient déjà: modèle Touriste, Routière, Course, Enfants, et tous en version homme ou dame et aussi en équipement spécial "Grand Luxe". Pour les voir tous, consultez le catalogue, qui a sa propre rubrique (cliquez ici).
Nous nous contenterons ici de mettre en avant deux vélos utilitaires intéressants qui n'ont probablement plus été construits sous cette forme par Austral après la guerre: un triporteur et une bicyclette de livraison.
Austral, tricycle porteur, 1912
Austral, bicyclette de livraison, 1912
Quelques modèles de 1912. (vers le catalogue complet)
Cependant, ce n'est qu'aux années 1920 que les vélos Austral jouent un rôle de plus en plus important dans les articles de presse et dans la publicité.
Après la Première Guerre mondiale, il fallait prendre un nouveau départ avec des produits abordables comme c'étaient les vélos et les vélomoteurs.
Cette affiche des Cycles Austral a été peinte dans les années vingt par Albert Edouard Puyplat (6 mai 1876 - 2 mai 1939),
le célèbre peintre et illustrateur de livres (voir un détail avec le coureur).
La force motrice derrière cette nouvelle priorité était sans doute Louis Ruffin, l'ancien constructeur des cycles Essor, qui est devenue directeur d'Austral au début des années vingt. (Vers un chapitre sur Louis Ruffin et Albert Puyplat). Il s'est appuyé sur la course cycliste pour aider la marque à gagner rapidement une nouvelle et plus grande popularité.
Le Sport
À cette époque, les équipes de la société "Cycles Austral" étaient composées de cyclistes de renom qui remportaient de nombreuses victoires pour la marque. Les plus importantes en étaient :
1920, 10 février: médaille d'or aux Reliability Trials cyclistes, Jules Poulain sur vélo suspendu
1921, Six jours de New York: Maurice "Coco" Brocco se classe premier sur bicyclette Austral
1922 José Pelletier remporte la 2e classe du Tour de France (Équipe: Charles Hennuyer, Robert Constantin, Marie Aubry et Charles Parel)
1924 Ottavio Pratesi remporte la deuxième classe du Tour de France (Touristes-Routiers).
(En arrière-plan, caché par le monsieur au chapeau melon à droite, on reconnaît Louis Ruffin.)
Tour de France 1922, l'équipe Austral - pneus Russell, qui participait à la 2e classe (Routiers-touristes):
Charles Hennuyer (qui portait le dossard 151), Charles Parel (dossard 163), José Pelletier, le vainqueur de sa classe (110),
Robert Constantin (160), Ange-Marie Aubry (161)
À gauche, Charles Hennuyer avec son vélo Austral qui porte le numéro 151, son numéro de départ au Tour de France 1922.
À droite, Robert Constantin sur bicyclette Austral en 1921
L'équipe Austral - Russell devant le magasin d'un concessionnaire, probablement en 1923.
Le deuxième cycliste en partant de la gauche est Charles Parel qui n'était plus membre de l'équipe après 1923. Le deuxième à droite est vraisemblablement Louis Noblesse. Les affiches qui entourent les cyclistes se réfèrent à la victoire au Tour de France 1922.
Cependant, beaucoup d'autres coureurs et amateurs, connus ou moins connus, ont remporté de nombreuses autres courses :
1922, Paris-Bruxelles et d'autres courses, équipe Austral: Robert Constantin, Ken Ross (australien), Lucien Rich, Marie Aubry
1922, Marseille-Lyon: José Pelletier 1er
1922, Circuit de Lorraine: Lucien Rich 1er
1923, Tour de France (Touristes-Routiers): Charles Parel 4e
1923, 29 avril, Championnat de la Bicyclette Multipliée au Circuit de Chanteloup: Charles Parel 6e et Jules Nempon 7e. Louis Noblesse. (voir plus loin, "changements de vitesses")
1923, 8 septembre: André Massot gagne la médaille d'or au championnat de vitesse sur 1 km, organisé par le Sporting-Club de la Bastidienne et disputé sur le Vélodrome du Parc à Bordeaux.
1923, Paris-Caen: Charles Parel 2e
1923, Paris-Bourganeuf: Louis Noblesse 4e (équipe composée de Parel, Villemain, Noblesse, Coulon, Brunie, Nempon)
À gauche: Marie Aubry, à droite: Jean Martinet en 1924. Les deux cyclistes avec leurs bicyclettes Austral.
1924, Championnat de la Somme: Poux 1er
1924, Championnat du Pas-De-Calais (100 km): Jules Nempon 1er
1924, 1925, 1926 Championnat de l'Yonne (100 km): M. Michau 1er
1925, Tour de France, Étape Briançon-Evian (Touristes-Routiers): Martinet 1er
1925, Grand Prix de Rouen: Meurger 1er
1926, Bordeaux-Paris, Jean Martinet 12e
1926, Course cyclo-pedestre de Genève: Martinet 1er
1926, Championnat du monde cyclo-pedestre: Martinet 4e
1926, Nevers-Vichy-Nevers: Brière 1.
1926, Tour de France (Touristes-Routiers): Ch. Martinet 6e
1926, Tour de France 13e étape Toulon-Nice: Ch. Martinet 1er
Juillet 1924, Tour de France, quatre touristes routiers se restaurent.
De gauche à droite: Georges Gatier, Felice Di Gaetano, Jean Martinet et Jules Nempon (cycles Austral)
Selon une publicité l'équipe Austral utilisait dans le Tour de France des jantes en érable de la marque Fairbanks-Boston, commercialisées par la "Compagnie Franco-Américaine des Jantes en Bois" sur pneus W[illiam] Russell. Une belle lithographie publicitaire réalisé par Michel Liebeaux ("Mich") dans les années 20 montre un Écossais jouant de la cornemuse sur un pneu. (agrandir). Afin d'obtenir un soutien pour le financement de la participation au Tour de France, Austral s'est associé à la marque pneus Russell et a formé une équipe Austral-Russell, qui continuera à exister pendant plusieurs années.
Je tiens à remercier Nick pour l'autorisation de publier la photo ci-dessus, provenant de sa galerie sur flickr.
Comme on peut le voir sur le tableau synoptique des détails techniques, la gamme comprenait dès le début de la production de bicyclettes des modèles dotés d'un changement de vitesse.
Quelques annonces de vente nous apprennent qu'il s'agissait d'abord des changements trois vitesses de la marque Sturmey-Archer, laquelle, à partir de 1902, faisait partie de Raleigh. Déjà en 1901, Henry Sturmey et James Archer avaient fait breveter indépendamment l'un de l'autre un moyeu à trois vitesses. Sous l'égide de Frank Bowden, ils y ont apporté des perfectionnements et ont construit ensemble leur moyeu à trois vitesses intégrées à prise directe et avec roue libre. (Vers le brevet de James Archer, 1902)
Tout le mécanisme de transmission est lubrifié dans un bain d'huile, protégé des salissures et de l'humidité et fonctionne de façon très souple et silencieuse. Les pignons, qui tournent à faible friction sur des roulements à billes, sont toujours en prise, ce qui évite des craquages et des ruptures des dents lors du passage des vitesses.
Dans les années 20, Austral utilisait des changements de vitesse à dérailleur de la marque Boizot. Les premiers dérailleurs ou "whippets" (d'après la marque anglaise de ce nom, la première à utiliser ce genre de changement sur ses vélos), apparurent en 1908. En France, l'un des pionniers était Charles Boizot, qui fit breveter un dérailleur avec roue libre en 1909 (vers le brevet). Interdit par le règlement du Tour de France en 1913, les dérailleurs ne furent admis qu'en 1937; c'est pour cette raison qu'en 1922 les bicyclettes Austral de Pelletier et de l'équipe de la marque étaient dotées des roues retournables, appelées familiairement "flip-flop", c'est-à-dire des roues arrières munies d'un pignon à chaque côté, lesquelles on tournait pour obtenir une vitesse lente en côte, et une vitesse rapide en palier. La roue retournable fut brevetée par la Société Industrielle d'Albert en 1914 (voir le brevet).
Sur la photo ci-dessous, on voit deux coureurs, José Pelletier (Austral) et Hector Tiberghien (Peugeot), inversant leurs roues au sommet du col d'Isoard.
Détail du vélo de Robert Constantin. On peut apercevoir la roue retournable avec le moyeu arrière muni d'un pignon à chaque côté.
Par contre, les vélos Austral employés par les coureurs Charles Parel et Jules Nempon (placés 6e et 7e) ainsi que Louis Noblesse (ci-dessus), lors du Championnat de la Bicyclette Multipliée au Circuit de Chanteloup le 29 avril 1923 étaient dotés du changement à trois vitesses et roue libre déjà mentionné, fabriqué par Boizot et Cie, 98 rue des Coutures à Puteaux. Dans ce cas, cependant, il s'agissait sans doute du modèle "Tri-Direct", développé avant la Première Guerre mondiale (ci-contre. Comparez le dessin du brevet susmentionné de 1909).
La publicité ci-contre date de 1914. (Ce modèle fut remplacé en 1924 par une version plus évoluée, le dérailleur "Le Montagnard", fruit de la coopération entre Boizot et G. Tracol).
Le dérailleur Tri-Direct fut souvent employé en combinaison avec un plateau ovale. Celui-ci était déjà bien connu en 1913, mais ses avantages étaient contestés à l'époque (tout comme dans le cas de sa réédition, le Shimano Biopace des années 1980).
Avant la Première Guerre mondiale, les vélos Austral, alors produits à Albert (Somme) dans les usines de la SIA, étaient munis des cadres manchonnés.
Au début des années '20, le directeur d'alors, Louis Ruffin, établit l'assemblage des tubes du cadre par la soudure autogène. Ce mode de construction perdura jusqu'aux années '30 (ci-dessous, à gauche). Par contre, les cadres des vélos Austral fabriqués par Marcel Codaou à Caen à partir du fin des années '40 sont de nouveau manchonnés (ci-dessous, à droite). De plus ils sont dotés d'une plaque de cadre modernisé. Voir plus loin dans le chapitre.
Cadres de vélos Austral: soudé à l'autogène, années '20 et manchonné, années1940/50
À partir de 1920, Austral commercialisait une bicyclette avec suspension arrière à lames, qui apparut pour la première fois dans un reportage filmé sur les "Reliability Trials Cyclistes", organisées par "L'Auto" le 10 février 1920 sur le Parcours Paris-Dourdan. La marque Austral remporta une médaille d'or dans cette compétition avec le coureur Jules Poulain.
À l'occasion de son engagement, le vélo est décrit comme suit: Bicyclette Austral suspendue, cadre autogène de 57, émaillé noir, moyeux indéréglables à cuvettes visées, guidon spécial Trials sans potence, demi-carter cuir, roue libre, deux freins, roues de 70 x 35 C, pneus Michelin.
Le dessin de l'annonce ci-dessus, datant de 1920, nous donne une idée plus précise du fonctionnement de la suspension qui se fonde sans doute sur un brevet demandé en 1918 par Eugène-Louis Viard et Firmin-Albert Bouillit. (vers le brevet). De plus, nous apprenons une adresse des Cycles Austral: 6, rue du Rocher à Paris. À cette adresse se trouvaient à partir de 1921 les marques Cycles Vestale et Cycles Verdun successivement. Au temps des Reliability Trials, c'était apparemment le premier siège social de la marque de l'après-guerre.
Comme on le voit, les bases (c.-à-d. les tubes horizontaux de la fourche arrière) sont remplacées chacune par un ressort plat (b), légèrement incurvé. Ledit ressort est fixé au pédalier, et les extrémités des deux branches sont traversées par l'axe de la roue arrière. D'après le brevet, elles portent aussi le tendeur de la chaîne, un détail qui n'est pas bien visible sur le dessin de la publicité d'Austral. Une autre lame de ressort (c) qui tient un œillet en haut est fixée contre le tube de selle (g). Une fixation (e) munie d'un bras oblique (f) maintient la lame contre le tube et sert de contrefort à la fourche élastique. Deux tubes rigides (h), reliant l'extrémité des ressorts horizontaux (b) de l'axe de la roue à l'œillet du ressort vertical, ont remplacé les haubans arrières.
Le cycliste repose alors sur un ensemble souple. Sous son poids, le ressort horizontal s'affaisse et les deux tubes rigides transmettent la poussée au ressort vertical qui fléchit vers l'avant.
La bicyclette du type "Suspendue" restera dans le programme pendant plusieurs années. D'après une autre annonce publicitaire qui date de l'été 1922, elle coûtait 400 frs.
La forme du logotype Austral sur le moyeu ci-dessous est identique à celle qui apparaît pour la première fois dans un catalogue de bicyclettes datant de 1912, mais elle ne décore qu'à partir de 1927 les réservoirs des motos (voir: côté identification).
Pour ceux qui n'étaient pas si sportifs comme les as de la Tour de France, il y avait - en 1923 - toutefois une possibilité de se déplacer en vélo Austral (ou bien en vélo de toute autre marque): le groupe amovible Austral, c'est-à-dire un moteur auxiliaire!
Ce moteur en porte-bagages arrière, que la publicité voudrait faire passer comme un produit Austral, est en réalité un moteur Lutétia, commercialisé apparemment sous licence par notre marque préférée. Pour une description détaillée voir le sous-chapitre consacré à ce moteur.
Survivants
Nous ne présentons que quelques exemples ici, afin de montrer et expliquer des détails techniques.
La plupart des survivants sont à voir sous la rubrique "Recensement".
L'une des rares bicyclettes de la marque à avoir survécu à ce jour est le beau vélo pour hommes qui appartient au collectionneur Hans Pessink:
Examinons de près quelques détails, comme la plaque du constructeur, émaillée et surmontée d'une étoile, qui est la même que sur les motos et les vélomoteurs:
En faisant des efforts, on peut même déchiffrer l'inscription sur le cadre avec le nom de la marque et la petite version ronde du logo, le soleil levant et la mer (ci-dessous à gauche). Sur la patte arrière est écrit le numéro de cadre, "10 GV" (ci-dessous à droite).
Cette splendide bicyclette pour dames des années '20 à cadre dit "col-de-cygne" a aussi été dénichée par Hans Pessink.
Ayant découvert que l'ancien propriétaire avait repeint le vélo en noir en laissant tout le décor original au-dessous, Hans, en ponçant méticuleusement, a fait ressortir les décalcomanies, les lignes dorées et la décoration originale du type "queue de Billard" en deux couleurs, bleu et orange. Comme résultat de ce travail laborieux a ressuscité un superbe vélo, qui constitue un fiel exemple de l'apparence des bicyclettes Austral des années 20. D'ailleurs, le bleu foncé ressemble exactement celui d'une moto type V de 1929.
Les tubes du cadre sont soudés à l'autogène. Le numéro de cadre, 68156, n'est pas très loin des 100.000, la chiffre de production dont se vante l'entreprise en 1927 dans un prospectus.
La forme du logotype Austral sur le tube oblique supérieur est identique à celle qui apparaît dans les catalogues de bicyclettes déjà en 1912, puis dans la publicité de la marque et sur les cadres à partir de 1922 (voir le chapitre "Côté identification et restauration").
Il convient en outre de noter le garde-boue avec ses bavolets type Mavic, qui donnent une indication sur la datation: Mavic a introduit ce détail entre le milieu et la fin des années 1920. (voir un encart publicitaire de 1930 des bavolets Mavic).
Le vélo est doté d'un double frein "Bowden" (voir photos ci-dessus), qui se compose d'un frein avant et arrière, les deux à serrage latéral. Ils sont actionnés par tringles au lieu de câbles.
Ce système de freinage fut vendu en kit à l'époque, y compris le guidon avec ou sans expandeur et les poignées. On trouve ce double frein dans les catalogues de fournitures pour cycles depuis l'avant-guerre (l'exemple ci-dessus et ci-contre date de 1914) et jusqu'aux années 30 (Agrandir le dessin ci-contre). Avant la Grande Guerre, Bowden et Daunay étaient entre les premières marques à fabriquer des freins arrière appelés "sous pedalier". Le câble ou bien le tringle de commande passe au-dessous du pédalier, un dispositif utilisé surtout (mais pas seulement) pour les vélos de femmes qui ne disposent pas d'un tube horizontal. Dans le cas des vélos pour hommes, le câble suit souvent le tube horizontal et le cadre.
La bicyclette est équipée de pédales spéciales pour machines de dames, plus confortables d'utiliser avec des chaussures à talons hauts. Ce type de pédales se trouve surtout dans les catalogues d'avant-guerre (ci-dessus: 1914)
Il s'agit d'un vélo à vitesse unique, sans dérailleur et sans vitesses dans le moyeu arrière. Le pignon du pédalier comporte 44 dents, celui du moyeu arrière 18 dents. Les moyeux avant et arrière sont marqués "Austral" (ci-dessous).
La bicyclette est dotée de jantes en acier fabriquées par Marcel Terrus comme le démontre l'écriture ci-dessous. La petite entreprise de M. Terrus et son associé, M. Chabaud, existait entre 1924 et 1928.
La selle en cuir croupon, marqué Talbot, est du type demi-course ou route à quatre fils. Le filet garde-jupe original manquant a été remplacé par un filet moderne.
Bien que la bicyclette comporte quelques détails déjà dépassés à l'époque comme les pédales pour dames et les joues du garde-boue avant, qui évoquent celles de la motocyclette Austral type B, 1914, on devra la dater à la seconde moitié des années 20, en raison de son numéro de cadre, de la forme du logotype qui fut introduite sur les cadres entre 1922 et 1926, ainsi que les bavolets du garde-boue.
D'une nouvelle étape de la marque Austral après sa disparition en 1935 date le vélo ci-dessous. Grâce à quelques publicités nous savons aujourd'hui que le nom de marque Austral fut repris par Marcel Coadou, ancien propriétaire de la marque Essor, qui commençait après la Seconde guerre mondiale la construction des vélos Austral. Voir le chapitre "Austral après 1935".
Vous trouverez ici un sous-chapitre consacré aux détails techniques de ce vélo.
Les bicyclettes Austral étaient dotées d'une belle plaque de cadre, fixée sur le tube de direction. Les plus anciennes d'elles sont réalisées en laiton (ci-dessous, à gauche et au milieu). Le changement entre la version sans l'étoile et la version avec l'étoile et l'émaille a eu lieu en 1924. Par la suite, après la Seconde Guerre mondiale, on a opté pour la gravure chimique (ci-dessous, à droite). Pour en savoir plus sur les plaques de cadre et leur datation, consultez la rubrique "Côté Identification et Restauration".
L'emblème de marque accentue l'identité d'une bicyclette. Bien que les marques et leurs dessins soient enregistrés dans les registres de l'Institut Nationale de la Propriété Intellectuelle, quelques similitudes étaient apparemment inévitables! En conséquence, il y avait aussi un nombre considérable de motifs similaires à celui d'Austral:
Concessionnaires, commerce et publicité
Faisons maintenant un petit tour chez quelques concessionnaires de la marque, qui vendent des vélos:
Au commencement de notre balade, admirons la belle devanture du local de H. Branger, concessionnaire des cycles Austral, Automoto, Wonder et Christophe à Corbeil, avec la grande affiche au-dessus du magasin. La moto - malheureusement - n'est pas une Austral, mais une Christophe. Cette carte postale est datée 1926.
voir un détail avec l'affiche - voir carte postale entière -
voir une autre vue du même magasin
Chez l'agence des cycles Austral à Montluçon, nous trouvons une équipe de coureurs vêtus de maillots brodés avec le nom de la marque et celui des pneus Russell. Ils se groupent autour d'un garçonnet sur un vélo enfant de la marque. La photo a été prise en mai 1925.
Alors nous sommes dans une région plus rurale, chez un marchand des cycles Austral et des cycles Claude Delage:
Vers un détail montrant les plaques Wolber et cycles Austral accrochées au mur, et une photo d'une publicité Wolber en couleur, qui date de 1922 et représente le même motif avec la statue de la liberté qui tient un pneu dans la main. La photo de l'atelier ci-dessus a donc probablement été prise dans les années 1920. La femme au milieu présente une bicyclette Austral, tandis que le vélo appuyé contre le mur à gauche est de la marque Claude Delage. Notez aussi le cadre insolite du vélo homme là-derrière - appelé "Truss-Bridge frame" - et le pied réparation avec un cadre nu retourné.
"Au Tour de France" était le nom du magasin de Pierre Goettmann et Joseph Muller à Metz. La photo ci-dessus est datée janvier 1922.
Paul Cuvelette était l'agent des marques Austral, Thomann, Automoto et Automotion à Landifay. Ici il présente fièrement son contrat de concessionnaire sur une affiche Austral.
À Mezidon (ci-dessous, à gauche) il y avait un agent des marques Austral et Essor, ainsi qu'Alcyon. Le concessionnaire à Vanxains (à droite) représentait les marques Austral, Labor, Chimère et une marque en plus dont l'enseigne n'et pas lisible.
(vers la photo complète) (vers la photo complète)
Dans les années '20, Georges Marius Raoul Guerbe était l'agent des cycles Austral et des cycles Alphonse Thomann à Chaville (ci-dessus). Son local était situé au 2 rue Anatole France. Puis, dans les années '30 il était le propriétaire du magasin "cycles La Chavilloise" à Viroflay-Haras.
G. Fuzeau était concessionnaire des marques Austral, Donnet et Thomann, ainsi que des pneus Hutchinson. Admirons les grandes affiches d'Austral avec le cycliste. (voir un détail). Le lieu est malheureusement inconnu.
Terminons notre tour chez un concessionnaire des marques Austral et Rhonson. Lors d'une fête locale, il présente un pêcheur en suroît et ciré qui a monté un cyclomoteur Rhonsonette, modèle 1951/1952, prêt à partir pour la pêche. Cette agence a vendu les bicyclettes et cyclomoteurs Austral, nouvelles créations de Marcel Coadou de Caen. (voir: Austral après 1935)
Sur les certificats de garantie des concessionnaires nous retrouvons dans les années '20 le beau cycliste, dessiné par Puyplat, que nous avons déjà vu sur l'affiche en haut de la page: tout sourire, il descente rapidement sur le nom de la marque.
Carte de livraison et certificat de garantie pour une bicyclette Austral, 1926
Ces cartes de garantie sont évoqués dans les deux publicités de 1924 et 1926 ci-dessous.
On notera que la publicité pour bicyclettes et motocyclettes de l'année 1927 (ci-dessous) est rédigée en cinq langues. Ce multilinguisme ainsi que le fait que les bicyclettes Austral ont été exportées aux colonies - on sait qu'en 1921 un vélo Austral valait 85 frs. à Saïgon - démontre l'effort de la marque de conquérir le marché étranger.
(La motocyclette est un modèle GS, à voir dans le chapitre du type.)
Il ne faut pas confondre la marque française avec une marque du même nom, qui a vu le jour aux antipodes: en Australie existe dès 1896 une marque de bicyclettes très réputée, qui porte le nom de l'épreuve plus importante dans le monde cycliste de ce continent-là: Austral (The Austral Wheel Race, ou, en abrégé "The Austral"). Cette marque, absorbée par Malvern Star environ 1930, mais dont les vélos seront vendus dans l'avenir sous le nom d'origine, existait au moins jusqu'aux années 1950.
Voici quelques photos pour donner une impression de ces bicyclettes et ses dessins:
publicité "The Austral Bicycle", 1901 agrandir Valda Unthank, recordwoman australienne
Pour les intéressés voici un lien en plus: Une biographie de Valda Unthank (en anglais)
source: la belle galerie de Howard Burrows sur flickr
(il y a plusieurs photos de vélos Austral produits et vendus par F.S. Beauchamps, Australie)