1907 Type G
Le tricar Austral du type G dans un dessin humoristique réalisé par André Hellé. Couverture d'un catalogue de 1907.
Avec le tricar type G, Austral présente une véritable tri-voiturette appelée "tricar grand luxe" qui en finit avec le châssis-cadre typique des tricars. Le cadre moto a cédé sa place à une "carrossérie" de voiturette ayant une colonne de direction inclinée et un volant. Même les leviers de commande de la boîte de vitesses et des freins sont ceux d'une voiture.
Le nouveau châssis en tôle d'acier emboutie est conçu pour recevoir le moteur à l’arrière, placé sous le siège conducteur. Le moteur est muni d'un étrangleur automatique de gaz breveté par Austral. Une autre nouveauté est la suspension arrière par des ressorts à lames cantilever.
Néanmoins, le type G qui orne beaucoup d'encarts publicitaires, restait apparemment au stade de prototype. La tri-voiturette qui fut finalement homologuée en série est une évolution du type G, le type G série 1 (ci-dessous). Les différences entre les deux types concernent surtout la mécanique. Le moteur est sans doute un Austral et non plus un Aster, car le carter s'ouvre dans le plan de joint vertical et non horizontal, comme c'est typique pour les moteurs Aster avant 1909. La transmission par chaîne se trouve au côté droit, mais le réducteur Bozier n'est pas monté du même côté sur l'axe du moteur comme sur le type G série 1. La suspension arrière est confiée à deux demi-ressorts à lames inversées (Cantilever), reliés directement au moyen des attaches à une fourche oscillante. Cette construction fut modifiée sur le type G série 1. Celui-ci est en outre facilement reconnaissable par les fentes de passage d'air qui sont encore absentes sur le type G.
Le type G série 1 (1907)
Ci-dessous: le type G série 1, modèles "Livraison Grand Luxe" et "Tourisme Grand Luxe". Remarquez les fentes de passage d'air sous le siège du conducteur. La suspension arrière est renforcée.
Sous la rubrique Technique Tricars se trouvent des descriptions exhaustives des composants et parties constitutives du tricar (châssis-cadre, moteur Aster, réducteur Bozier, carburateur Vaurs, refroidissement, freins, etc.).
Moteur: De marque AUSTRAL, d'une puissance de 4 HP 1/2 environ, c'est un moteur utilisant de l’essence de 680° à 700°, ayant un seul cylindre vertical de 84 mm d’alésage et 90 mm de course. Il est équipé d'un carburateur VAURS à pulvérisation et niveau constant. La vitesse de rotation maximum est de 1800 tours par minute, le mototricycle en palier et en grande vitesse. Ce nombre de tours peut être diminué en agissant sur l’admission des gaz carburés au cylindre et le retard à l’allumage, ces dispositifs sont actionnés par des manettes.
Le pot d’échappement annulaire de 10 cm de diamètre mesure 32 cm de longueur.
Allumage: il est du type électrique par étincelle de rupture d’un courant produit par batterie de piles sèches ou accumulateurs et une bobine d’induction ou bien par magnéto haute tension "SIMMS BOSCH". La magnéto est montée directement sur l'arbre secondaire du moteur, par l'intermédiaire d'un joint flexible qui évite toute rupture de l'axe. Cette disposition évite le décalage qui se produit dans les commandes par chaine.
Allumage: il est du type électrique par étincelle de rupture d’un courant produit par batterie de piles sèches ou accumulateurs et une bobine d’induction ou bien par magnéto haute tension "SIMMS BOSCH". La magnéto est montée directement sur l'arbre secondaire du moteur, par l'intermédiaire d'un joint flexible qui évite toute rupture de l'axe. Cette disposition évite le décalage qui se produit dans les commandes par chaine.
Refroidissement: la circulation d'eau s'effectue par pompe centrifuge. Celle-ci est commandée par l'arbre primaire du moteur par l'intermédiaire d'un engrenage. La pompe envoie l'eau froide directement dans la partie de la chemise d'eau qui entoure complètement le clapet d'échappement, c'est à dire dans la région où la chaleur du moteur est la plus intense. L'eau chaude circule ensuite dans un radiateur multitubulaire placé sous le châssis, dans le courant d'air.
Ce radiateur, d'une contenance de 10 litres d'eau, se compose de quarante-deux tubes de cuivre très minces, réunis à chaque extrémité par deux collecteurs servant d'arrivée et de sortie d'eau. La pompe tournant à la vitesse du moteur, la vitesse de circulation est considérable et le refroidissement est intense.
Changement de vitesse: sur l’axe du moteur est placé le dispositif d’embrayage et de changement de vitesse de type BOZIER. L’embrayage conique à friction garni de fibre n’est en prise qu’en grande vitesse. Le changement de vitesse se compose d’un train épicycloïdal contenu dans une boite métallique faisant corps avec le cône d’embrayage. En grande vitesse, les pignons satellites ne sont pas en mouvement relatif les uns par rapport aux autres. En petite vitesse, au contraire, ils multiplient l’effort exercé par le moteur. La petite vitesse s’obtient en immobilisant, au moyen d’un ruban garni de cuir faisant office de frein, la boîte métallique contenant les pignons satellites, qui entrent alors en mouvement relatif. Le débrayage s’obtient en desserrant le frein, ce qui laisse tourner folle la boîte métallique sur l’arbre du moteur. La grande vitesse s’obtient en maintenant ce frein desserré et en mettant simultanément en prise le cône d’embrayage. Ces manœuvres se font à l’aide d’un levier à main se déplaçant sur un secteur denté. Le débrayage sur la petite ou la grande vitesse peut s’obtenir soit par levier à main, soit en agissant sur une pédale qui se trouve sous le pied droit du conducteur.
Changement de vitesse: sur l’axe du moteur est placé le dispositif d’embrayage et de changement de vitesse de type BOZIER. L’embrayage conique à friction garni de fibre n’est en prise qu’en grande vitesse. Le changement de vitesse se compose d’un train épicycloïdal contenu dans une boite métallique faisant corps avec le cône d’embrayage. En grande vitesse, les pignons satellites ne sont pas en mouvement relatif les uns par rapport aux autres. En petite vitesse, au contraire, ils multiplient l’effort exercé par le moteur. La petite vitesse s’obtient en immobilisant, au moyen d’un ruban garni de cuir faisant office de frein, la boîte métallique contenant les pignons satellites, qui entrent alors en mouvement relatif. Le débrayage s’obtient en desserrant le frein, ce qui laisse tourner folle la boîte métallique sur l’arbre du moteur. La grande vitesse s’obtient en maintenant ce frein desserré et en mettant simultanément en prise le cône d’embrayage. Ces manœuvres se font à l’aide d’un levier à main se déplaçant sur un secteur denté. Le débrayage sur la petite ou la grande vitesse peut s’obtenir soit par levier à main, soit en agissant sur une pédale qui se trouve sous le pied droit du conducteur.
Transmission: la transmission de la force du moteur à la roue arrière motrice se fait par une chaîne démultipliée et par un engrenage réducteur. Le rapport du petit pignon placé sur l’axe moteur et la roue dentée réceptrice fixée sur la jante de la roue arrière varie en fonction du nombre de dents du petit pignon qui peut avoir 9 à 12 dents. La couronne réceptrice, fixée sur la roue motrice a toujours 28 dents. Le type G série 1 comporte des roues de 650 x 65 mm. Le moteur tournant à 1800 t / min, la vitesse maxima varie avec de différents pignons de sortie de la manière suivante:
Pignon de 9 dents: 28 km/h en grande vitesse; 10 km/h en petite vitesse. Pignon de 10 dents: 32 km/h en grande vitesse; 12 km/h en petite vitesse. Pignon de 11 dents: 35 km/h en grande vitesse; 13 km/h en petite vitesse. Pignon de 12 dents: 38 km/h en grande vitesse (petite vitesse non indiquée).
Suspension: le châssis est suspendu à l'avant sur des ressorts de voiturette. La suspension arrière, brevetée, est constituée par une fourche horizontale oscillante, articulée à l'arrière du châssis proprement dit. Cette fourche, qui maintient la roue motrice dans un plan rigoureusement vertical malgré les chocs de la route, est soutenue par des demi-ressorts à lames fixés au châssis.
En oscillant verticalement, cette fourche absorbe toutes les trépidations, dont le conducteur, assis sur l'autre partie du châssis, n'éprouve même pas le contre-coup.
Enfin, le baquet avant est lui-même suspendu sur le châssis par l'intermédiaire de deux ressorts col de cygne, s'il comporte une place seulement.
Freins: au nombre de deux, agissant au moyen de rubans métalliques garnis de cuir sur deux tambours d’acier de 180 mm de diamètre, fixés de chaque côté du moyeu de la roue arrière. La commande de ces freins se fait par des tringles rigides. L’un est manœuvré par une pédale à portée du pied gauche, l’autre par un levier à main se déplaçant sur un secteur à crans.
Freins: au nombre de deux, agissant au moyen de rubans métalliques garnis de cuir sur deux tambours d’acier de 180 mm de diamètre, fixés de chaque côté du moyeu de la roue arrière. La commande de ces freins se fait par des tringles rigides. L’un est manœuvré par une pédale à portée du pied gauche, l’autre par un levier à main se déplaçant sur un secteur à crans.
Direction: elle s’obtient par un volant et une vis sans fin actionnant une bielle qui commande directement les roues directrices par une tige munie de deux joints de cardan.
Poids: en ordre de marche, sans voyageur, environ 250 kilos dont 100 sur l’essieu avant et 150 sur la roue arrière.
Le tricar type G, série 1, est homologué par les Services des Mines de Paris le 4 mars 1907, l’essai a été effectué sur la machine N° 1000.
La carrosserie se compose de deux baquets très comfortables. Le baquet avant en basculant découvre un coffre de grandes dimensions qui permet d'emporter des vêtements ou des pièces de rechange; le baquet arrière, monté à charnières, se relève sur le volant de la direction et permet d'accéder facilement au groupe moteur placé tout entier sous lui.
Pour plus de confort, cette carrosserie peut être équipée d'une capote.
Albert Sabatier au volant de son tricar Austral type G série 1, traversant le Pont d'Orlhaguet à Sainte-Geneviève-sur-Argence (Aveyron). Étant immatriculé avec numéro 672 U8 à Paris en automne 1909, ce tricar pourrait bien être acheté neuf chez Pierre Victor Habert, le gérant d'Austral en ce temps avec magasin de vente 29, Avenue de la Grande Armée à Paris. Quelques détails ont été changés à l'époque: les garde-boue sont plus larges que sur le dessin du catalogue plus haut et un revêtement protecteur a été ajouté au-dessous du moteur. De plus, un baquet 1½ places a remplacé le baquet original. Toutes ces pièces étaient probablement des accessoires originaux, dans le cas du baquet il est même mentionné dans le catalogue.
Je remercie vivement Marc Sabatier pour partager cette photo de son grand-père.
Le seul tricar Austral qui a survécu à ce jour est cet exemplaire du type G série 1
Le dossier des Mines
1. Demande de reception des types G et H
Le 1er janvier 1907, Édouard Cheilus adresse à l'ingénieur en chef des Mines, M. Walckenauer, la demande de convocation au plus vite pour la réception au service des Mines des types G et H. Joints à cette lettre étaient les descriptions des deux types qui selon toute probabilité ne furent pas homologués, car au lieu de cela ont été homologués les types G série 1 et H série 1 le 4 mars 1907.
(agrandir) courtoisie Didier Mahistre
Selon la loi du 10 septembre 1901 mentionné dans le document ci-dessus (nº 2), tout automobile capable de marcher en palier à une vitesse supérieure à 30 km/h était astreint d'être immatriculé. C'est le cas du type G série1 avec longue démultiplication.
3. Rapport de contrôle des types G série 1 et H série 1
"Mototricycles Austral type G série 1, type H série 1. Les deux types diffèrent par la disposition de la commande des freins, par la constitution des châssis, et par la commande de la direction. Les freins des deux types sont très efficaces. Types acceptables".
Chapitre créé le 25 janvier 2014 MAJ le 17 août 2020