Motocyclettes Austral
...et aussi les tricars, les bicyclettes, la Nautilette...

Le Moteur Austral

 
À partir de 1906, Austral équipait les types B 1.1 (3 HP ½, à ailettes), B 1.2 (4 HP ½, à ailettes) H et G (les deux: 4 HP ½, refroidissement à l'eau) d'un moteur maison breveté.
 
Ce moteur existait en deux versions dont la première est refroidie à l'air et disponible avec une puissance de 3 HP ½  et de 4 HP ½. La seconde est refroidie à l'eau, ayant une puissance de 4 HP ½.
 
Le moteur de 4 HP ½ refroidi à l'eau a un alésage de 84 mm et une course de 90 mm, ce qui correspond  à une cylindrée de 498 cm³. Les cotes d'alésage et de course du moteur de 3 HP ½ restent inconnues à ce jour.

Le moteur Austral refroidi à l'air

Pour le moment, il y a seulement trois dessins du éphémère tricar "à cardan", datant déjà de 1905, qui peuvent nous donner une impression, toutefois très schématique, de son apparence.
 
deux dessins du moteur Austral du tricar à arbre
 
Sur ce modèle, le propulseur est tourné de 90 degrés par rapport à sa position habituelle afin d'aligner l'arbre moteur en parallèle avec l'arbre de transmission. La transmission de la force s'effectue du côté de la distribution, tandis que du côté opposé une poulie fixée sur le vilebrequin entraîne un petit ventilateur qui fait souffler sur les ailettes du cylindre un vent suffisant au refroidissement. On distingue nettement la soupape d'échappement commandée et la “chapelle” ailettée horizontalement (et non verticalement comme celle des moteurs Aster), un indice que le cylindre est borgne, c'est-à-dire moulé d'une seule pièce avec la culasse. Cette supposition est peut-être corroborée par l'absence des colonnes d'assemblage et des écrous sur le dessus, mais les dessins ne sont pas précis à ce sujet. Toutefois, on voit que la soupape d'admission n'est pas située directement au-dessus de celle d'échappement, mais sa tubulure est décalée vers le centre de la chambre de combustion. La bougie est vissée horizontalement dans la culasse.
 
châssis du tricar à cardan Austral
 

Le moteur Austral refroidi à l'eau

Ce moteur fait son apparition sur les types G et H dans le courant 1907. Malgré le montage de la boîte de vitesses Bozier sur le côté droit qu'on remarque sur les images ci-dessous (type H), il doit tourner dans le même sens que le moteur Aster car le pignon de sortie du réducteur s'engrène avec un pignon sur l'axe d'un grand pignon réducteur qui entraîne la chaîne de transmission et qui est situé au-dessus du réducteur Bozier.
Sa cylindrée et ses cotes d'alésage et de course (84 x 90 mm, soit 498 cm³) sont identiques à celles du moteur De Dion-Bouton 4 HP ½.

Le moteur Austral sur le tricar type H, série 1, 1907
Le moteur Austral sur le tricar type H, série 1, 1907. À gauche, le modèle livraison, à droite le modèle tourisme
  
À présent, son aspect est connu seulement par des moteurs stationnaires Austral dont on a recensé six survivants à ce jour. (Vers les moteurs stationnaires Austral).
 
moteur industriel Austral
crédit photos: L. Lanore
 
Ce moteur présente l'architecture classique généralisée par De Dion-Bouton: les deux volants formant le vilebrequin sont renfermés dans un carter qui s'ouvre en plan de joint vertical et sur lequel est boulonné par 4 écrous un cylindre en fonte qui est borgne, coulé d'une seule pièce avec la boîte à soupapes assez grande en raison de la chemise d'eau contournant celle-ci. Comme d'habitude, la soupape d'échappement est commandée, tandis que celle d'admission est automatique. Côté distribution, l'arbre moteur visible sur la photo à gauche entraîne la pompe d'eau sur le tricar type G (sur les moteurs fixes, cet arbre sert de prise de force supplémentaire). 


moteur stationnaire de M. Verkest 
 
 

L'étanchéité entre le cylindre et le carter est assurée par un joint en papier ainsi que par le bord de la chemise du cylindre qui dépasse et pénètre dans le carter.
 
 
Le piston à fond légèrement bombé est en fonte. Il y a trois rainures usinées dans sa tête, dans lesquelles se logent trois segments en fonte douce, à savoir un segment de feu, un segment d'étanchéité (manquant) et un racleur. Insolite est la lame métallique qui semble assumer la fonction d'un jonc d'arrêt d'axe du piston. Autrefois, l'axe du piston était ordinairement légèrement conique et était souvent additionnellement fixé par une vis pointue ou une goupille.
Clairement visible est le chiffre "87" frappé dans le fond. Souvenons-nous que l'alésage du moteur Austral 4 ½ HP pour tricar est de 84 mm seulement. Ce moteur stationnaire doit donc être un 5 ou 6 HP, selon la course choisie (90 – 110 mm environ) par le fabricant.
 
 
Le cylindre enlevé laisse à la vue les deux grands volants moteurs entre lesquels est articulée la bielle. Le carter est en fonte, car le surpoids par rapport à un carter en aluminium n'a aucune importance dans le cas d'un moteur stationnaire. On peut supposer que le carter d'un moteur pour tricar était en aluminium, à l'instar du moteur De Dion-Bouton, mais ça reste à confirmer.


 
Si l'on considère seulement le propulseur "nu", dépourvu de tous les accessoires typiques d'un moteur fixe, comme par exemple la plaque de base, un ou deux volants, un graisseur compte-gouttes, etc., une différence entre un moteur stationnaire et un moteur de tricar semble être l'allumage. Sur les tricars Austral, celui-ci s'effectue par rupteur (trembleur), bobine haute tension et batterie de piles ou accumulateurs. Dans ce cas, le carter de distribution du moteur porte une boîte d'allumage qui protège le trembleur actionné par l'arbre à came. Cette boîte et sa fixation, par contre, manquent sur un moteur stationnaire, dont l'allumage se fait par magnéto haute tension. De plus, le moteur pour tricar se signale par un pignon réducteur de transmission, lequel est également absent ici.
 
moteur fixe  industriel Austral

moteur stationnaire Austral, ca 1906
  crédit photos: M. Corne
 
 


 
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