1913 2 HP de compétition
En 1911 on trouve Joseph Bernadou-Dacier, qui jusque-là avait participé à beaucoup de compétitions sur des machines Alcyon, pour la première fois sur une motocyclette Austral. Malheureusement, on ne connaît ni de photos ni de documentation des tout premiers types de motos de la marque.
Le 13 septembre 1913, entretemps devenu directeur de la firme "Cycles Austral", Dacier est inscrit dans la course de Paris-Tours avec une 250 cm³, 2 HP Austral. La photo de presse (Agence Rol, ci-dessus), qui le représente, est la plus ancienne image d'une moto Austral que nous connaissons à présent.
En outre, le moteur est bien le 2 HP Zurcher (alésage x course 62 mm x 82 mm) à soupapes latérales et allumage par magnéto Bosch haute tension équipant également les Alcyon 2 HP (voir le détail agrandi ci-dessous).
Le carburateur n'est pas un Binks, dont la forme est très semblable, mais un Longuemare L.B. automatique avec correction d'air, commandé par manette double. La confirmation en donne un article dans La Presse du 26/3/1913, selon lequel Dacier remporta la première catégorie (250 cm³) au Circuit de Paris le 24 mars 1913 avec une Austral 2 HP munie de ce carburateur. On y trouve aussi un article consacré au victorieux Longuemare L.B. (voir en bas de la page).
On remarquera sur le Longuemare L.B. l'emplacement de la prise d'air dans la partie inférieure du corps ("type vertical"), qui en plus est orientable. C'est surtout ce qui le distingue visuellement de son successeur, le Longuemare L.B.H.2 (série H = horizontal) des années 20 et du Binks anglais.
Comme sur les Alcyon de course, la transmission est par chaîne, mais le système est different: sur l'image agrandie on remarquera la chaîne primaire reliant l'arbre moteur au pignon du pédalier et derrière de celui-ci deux chaînes finales, une à chaque côté du pédalier, allant à une couronne respectivement de la roue arrière. Il en résulte un rapport par chaque chaîne, enclenché peut-être par un système de crabots dans le pédalier comme sur le dessin, ce qui permet de se passer des pédales. La transmission par deux chaînes finales apparut en 1911 sur la Royal Enfield 2 ¾ HP V2, developpé par l'ingénieur suisse W. Guillon, et fut vite adoptée par Clément sur sa 5 HP Autocyclette (1912-1914), les chaînes étant placées côte à côte.
Il n'y a qu'un seul frein arrière à patin, commandé par pédale et tringle. Le réservoir en cuivre nickelé est toujours de forme cylindrique. Conformément à la nature de l'épreuve Paris-Tours, qui était un concours de régularité, notre Austral est munie d'un phare et d'un guidon large permettant au pilote une posture assez détendue. Cette moto nous donne une bonne idée du modèle Austral 2 HP (½) de commerce, également à moteur Zurcher 2 HP latéral, mais doté d'une transmission par courroie.
(agrandir)